« Effet de Serre Toi-Même » est une structure associative locale qui se revendique défenseur et représentante des citoyens de la métropole rouennaise. Sa particularité est le fait que l’association n’a pas une gouvernance associative habituelle. « Afin de travailler de la manière la plus démocratique possible, nous fonctionnons en collégialité » affirment-ils sur leur site. Ainsi, exit les postes de président ou encore trésorier. Les fonctions existent tout de même mais s’appellent autrement. Esprit particulier pour des revendications et des combats spécifiques.
L’un des représentants légaux se nomme Guillaume Grima. Enseignant dans le primaire, il est connu du public rouennais pour avoir été une personnalité engagée politiquement au cÅ“ur de la ville de Rouen. D’abord socialiste puis écologiste, il fut conseiller municipal de l’opposition rouennaise de 2001 à 2008 puis adjoint au maire de 2008 à 2014. Depuis, il continue son combat environnemental par l’engagement associatif. Il se présente aujourd’hui comme un relais citoyen avec les collectivités territoriales locales.
Apprécié ou non par le réseau des politiques ou associations, Guillaume Grima fait toutefois l’unanimité lorsqu’il s’agit de maîtriser un dossier technique. Parfois les amis d’hier sont les ennemis aujourd’hui, c’est une réalité, malgré tout, il ne se démonte jamais et reste l’infatigable militant engagé dans une lutte incessante autour de l’environnement et de la participation citoyenne.
Le SCoT l’ « acro-anonyme » !
SCoT, PLUi, AEC…Autant d’acronymes inconnus du commun des mortels. Pourtant, ces sigles représentent des démarches de réflexions et d’actions qui concernent notre environnement direct. Malheureusement, dans le document de présentation d’ « effet de serre toi-même », les acronymes ne sont pas définit. Nous sommes donc censé les connaître. Hé bien n’en déplaise aux professionnels du langage technique, c’est non. Lorsque l’association écrit sur son document de présentation « L’élaboration du SCot AEC PLUi constitue l’occasion de poser aux habitants une vision du territoire à 2050 déclinée dans les différents documents de planification » qui peut comprendre cette phrase ? Une personne qui s’y connait, indubitablement mais pas les autres, vous savez, les essentiels….Celles et ceux qu’ il faut sensibiliser !
Pourtant Guillaume Grima est un pédagogue devant l’éternel. Il enseigne aux enfants du primaire. Il devrait être le premier à savoir porter au grand public une clarification des termes. Surtout qu’il reproche aux autres et notamment les pouvoirs publics d’être trop technique!. Ainsi, s’il fallait émettre une critique constructive, ce serait de leur conseiller d’être encore plus compréhensible dans leur présentation. La « com » c’est essentiel.
Heureusement, nous avons réussi à déchiffrer les acronymes en effectuant une recherche sur le net. Donc voici la signification des acronymes :
SCoT : Le schéma de cohérence territoriale
PCAET : plan climat-air-énergie territorial
PLUI : Le plan local d’urbanisme intercommunal
Voilà , A présent nous savons un peu plus de quoi il est question. Après tout, la communication, c’est un métier.
Le SCOT débattu à Biohrel
C’est Lundi 31 mars à 19 h que Guillaume Grima intervenait dans la salle communale de Bihorel invité par une association locale « Association Bihorel 2030″. D’après Jean-Christophe CHATELAIN conseiller municipal de l’opposition dans la commune de Biohrel, l’association crée de l’intérêt parmi la population. Celle-ci avait effectivement le choix hier: Venir à la soirée débat sur le SCoT expliquée par Guillaume Grima ou regarder Marine Le Pen pleurer sa haine du système pénal sur TF1 . Si on en juge par l’affluence ( juste 20 personnes, intervenant et organisateurs inclus sans oublier un grand journaliste associatif venu de Maromme exprès), on pourra dire aux protagonistes de l’association  » peuvent mieux faire ». Mais le nombre importe peu. Ce qui compte, c’est la qualité des éléments apportés. Ajoutons que l’association reste opaque au sujet de sa gouvernance. Sur leur page de présentation on ne sait pas qui est aux commandes. En plus lors de l’introduction au débat, l’interlocutrice n’a pas éprouvé le besoin de présenter l’association et les membres. Peut-être que toute la salle la connaissait. Ce qui prouverait que nous étions dans l’entre-soi et que l’association n’a pas su s’ouvrir aux quidams. Du coup, je suis incapable de vous en dire plus sur ce sujet.
Une pédagogie maîtrisée
Si l’on peut regretter, l’absence de vulgarisation dans les documents de communication de l’association « effet de serre toi-même », on reste sans critique négative quand il s’agit d’expliquer l’inexplicable du côté de Monsieur Grima. Ce dernier a une faculté innée de faire passer les messages et les explications de ces tentacules administratives que sont les dispositifs territoriaux.  » Le scot, c’est l’avenir du territoire dont il est question ». Ainsi nous apprenons que le scot actuellement en discussion déterminera des actions sur nos territoires qui doivent être une réalité avant 2050. L’intervenant explique que les premières actions commenceront vraisemblablement en 2027.
Pour Guillaume Grima, il est nécessaire que l’on connaisse bien le territoire pour agir. Il insiste sur l’importance du rôle des corps intermédiaires. Il s’agit des forces vives d’un territoire ( associations, commerçants, habitants, syndicats etc…). Ces derniers ont leur mots à dire dans l’élaboration d’un tel projet qui constituent l’avenir d’un territoire.
Pour le représentant légal d’ « effet de serre toi-même » il est essentiel de bâtir une méthodologie efficace permettant l’engagement complet de ces corps intermédiaires. Pour l’ancien adjoint au Maire de Rouen, le constat est sans appel : « Les pouvoirs publics ne font pas leur travail » Absence de vulgarisation dans les documents de travail ( sic), volonté d’aller trop vite dans la réflexion sans prendre le temps de véritablement associer les forces vives du territoire. Guillaume Grima y va de sa critique sans concession avec la verve qu’on lui connait.
On Peut peser
L’intervenant l’assure « On peut peser » ! Et quand dans l’assistance, on lui demande des exemples, il évoque le sauvetage de la foret du Madrillet sauvée selon lui grâce à l’action entreprise par l’association. « 40 personnes organisées et formées peuvent contrecarrer un projet » affirme t-il . Et il rajoute  » Nous sommes comme des chiens d’aveugle, on peut vous guider, mais c’est vous qui faite le travail »
N’ayant pas pu rester jusqu’à la fin, la seule conclusion qu’il est possible de donner ici, c’est que l’ aménagement du territoire reste encore trop une affaire de technicien et d’élus. Guillaume Grima était présent pour convaincre l’assistance de s’impliquer dans ces discussions . Le message est clair : Plus le citoyen s’impliquera, moins les élus pourront agir à leur guise. C’est dit !
Frédéric Quillet
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